Entrevue avec Philippe Jacquelin

 

Primavin : Qu’est-ce qui t’a poussé à travailler en restauration ? C’est quoi ton parcours ? 

J’ai commencé à travailler en restauration à 18 ans au Café du Nouveau Monde. Étant assez fidèle, je suis resté 5 ans là-bas, et je suis passé de busboy à barman.  

En parallèle, j’ai fait des études en design industriel. J’avais choisi ce domaine-là parce que j’ai un esprit créatif et logique et j’aimais le dessin et le côté plus ingénierie. 

Après le Café du Nouveau Monde, je suis parti avec mon pote Antho en voilier pendant 1 an. On a eu l’idée autour d’une bière un soir tard au Saint-Élisabeth et le lendemain on s’est rappelé et on a mis le plan en branle ! On a acheté un voilier et on a fait nos cours.

Quand je suis revenu de voyage, je n’avais pas encore terminé mes études et j’ai commencé à travailler chez la Buvette chez Simone (j'y suis resté 2 ans) où l’ambiance de travail était très humaine. Je suis tombé en amour avec ce type de service.  

Ensuite rebelotte en voyage ! Ce fut l’Asie pour 6 mois et à mon retour j’avais l’idée de me lancer à mon compte en design industriel et de ne plus travailler en resto. Finalement, j’avais presqu’uniquement des contrats pour des cafés, des restaurants... la restauration m’a rattrapé au final !  

J’ai rencontré Charles Garant, qui deviendra mon partner, par l’entremise de la restauration, que nous fréquentions beaucoup ! 

Je suis reparti en voyage aux Philippines 2 ans après avoir fondé mon entreprise de design pour faire du surf et faire le point sur ma vie. Quand je suis revenu, la passion du design s’était un peu éteinte et le feu de la restauration était plus fort que jamais. Je me suis accordé le droit de considérer ce domaine comme mon occupation à temps plein. 

C’est au Majestique que Charles et moi allions boire des belles bouteilles et on se parlait de nos envies de partir notre propre business ! C’est au printemps 2019 qu’on a commencé à visiter des locaux dans Villeray mais rien ne nous plaisait vraiment. C’est à la fin de l'été que Charles m’a passé un coup de fil pour me dire qu’il avait trouvé THE spot dans Verdun. J’ai aidé à faire les rénos pour le Verdun Beach et par la suite on m’a demandé si je pouvais intégrer l'équipe de service.  

C’est à cette croisée des chemins que je devais prendre la décision entre le design industriel et la restauration. La pandémie m'a poussé à prendre la décision finale... décision que je ne regrette aucunement ! 

Primavin : Qu’est-ce qui a été le déclic pour embarquer dans Primavin ? 

Marc Frandon, fondateur de l’agence, était déjà investisseur dans le projet du Verdun Beach et pour moi je trouvais que cela faisait du sens de m’impliquer également dans Primavin ! 

Primavin : As-tu pris des cours de sommellerie ? 

Je n’ai pas de formation officielle mais j’ai toujours été entouré de gens très "callés". Mon écoute et ma curiosité m’ont aidé à vraiment mieux comprendre le monde de la sommellerie mais je ne me considère pas comme un sommelier. Je n’ai pas cette prétention, j’en apprend à toutes les semaines et je laisse ce titre à d’autres !  

Primavin : Quel a été le vin qui t’a fait comprendre ce qu’est un vin nature ? 

C’est cocasse que tu me poses cette question-là ! C’est un drôle de nom : La Mentule Matagrabolisée de Didier Chaffardon en 2014.  

Si on analyse ce vin d’un point de vue technique, il était bourré de défauts, mais ça m’a fait vivre quelque chose ! 

Le côté oxydatif, sésame grillé, ça venait vraiment me chercher. Mes goûts ont changé depuis, mais j’ai toujours un gros kick sur le côté sésame grillé ! 

Primavin : Comment balances-tu ton côté entrepreneurial et ta vie privée, as-tu des hobby ? 

J’aime beaucoup cuisiner ! J’ai une passion pour mes moments privilégiés au marché et en cuisine. J’ai été en mode porchetta en mai/juin (d’ailleurs Phil nous faisait des sandwichs de feu à ce moment) ! J’adore faire griller des beaux poissons avec des légumes de saison (ça me ramène à mon voyage en voilier ! ) Sinon je joue au tennis, je roule en moto, je pars en voyage et je fais de la plongée.  

Primavin : Ton accord de prédilection que tu ne pourrais pas vivre sans (et que tu veux bien nous partager !)  

Je suis quand même un fan de cabernet franc ! J’adore les profils plus végétaux, pas nécessairement ultra mûr, avec une grillade estivale ! Simple et satisfaisant.  

Primavin : Ton resto chouchou à Montréal ?  

Le Knuckles! J’adore la gang et j’ai une belle relation avec Matthew et Vincent que je trouve vraiment géniaux. Une cuisine simple, réfléchie et bien exécutée avec une carte des vins dynamique ! 

Autres projets ? 

Bien sûr ! Pleins de projets connexes à la restauration et directement lié aussi. Stay tuned :)